Le pape s’élève contre la prostitution, « maladie de l’humanité »

Pape-contre-rposti« N’importe quelle forme de prostitution est… un acte criminel, un vice répugnant qui confond faire l’amour et soulager ses instincts en torturant une femme désarmée », écrit le pape François dans la préface du livre « Femmes crucifiées » de don Aldo Bonaiuto. Il condamne cette « maladie de l’humanité ». Le pape souligne qu’ « une personne ne peut jamais être mise en vente » et invite à « combattre efficacement l’exploitation et l’humiliation de vies innocentes ».  Il exhorte à aider « nos sœurs infortunées » et « empêcher que l’iniquité du monde retombe sur les créatures les plus fragiles et sans défense ».

Préface du pape François

Quand, durant l’un des Vendredi de la Miséricorde de l’Année extraordinaire, je suis entré dans le foyer d’accueil de la communauté Papa Giovanni XXIII, je ne pensais pas que j’allais trouver à l’intérieur des femmes si humiliées, brisées, éprouvées. Réellement des femmes crucifiées. Dans la pièce où j’ai rencontré les jeunes filles libérées du trafic de la prostitution forcée, j’ai respiré toute leur souffrance, l’injustice et les effets des abus. Une occasion de revivre les blessures du Christ. Après avoir écouté les récits émouvants et si humains de ces pauvres femmes, dont certaines avaient leur enfant entre les bras, j’ai senti un fort désir, presque l’exigence de leur demander pardon pour les véritables tortures qu’elles ont dû supporter à cause des clients, dont beaucoup se définissent chrétiens.

Une impulsion de plus à prier pour l’accueil des victimes de la traite de la prostitution forcée et de la violence. Une personne ne peut jamais être mise en vente. C’est pourquoi je suis heureux de faire connaître l’oeuvre précieuse et courageuse de secours et de réhabilitation que l’auteur de ce livre, don Aldo Buonaiuto, réalise depuis tant d’années en suivant le charisme d’Oreste Benzi. Cela implique aussi la disponibilité à s’exposer aux dangers et aux rétorsions de la criminalité qui a fait de ces jeunes filles une source inépuisable de gains illicites et honteux.

Je voudrais que ce livre trouve la plus large écoute possible afin que, connaissant les histoires qui sont derrière les chiffres choquants de la traite, l’on puisse comprendre que sans arrêter la demande si forte des clients, on ne pourra pas combattre efficacement l’exploitation et l’humiliation de vies innocentes.

La corruption est une maladie qui ne s’arrête pas toute seule, il faut une prise de conscience aux niveaux individuel et collectif, y compris comme Eglise, pour aider vraiment nos sœurs infortunées et pour empêcher que l’iniquité du monde retombe sur les créatures les plus fragiles et sans défense. N’importe quelle forme de prostitution est une réduction en esclavage, un acte criminel, un vice répugnant qui confond faire l’amour et soulager ses instincts en torturant une femme désarmée. C’est une blessure à la conscience collective, une déviation de l’imaginaire cohérent. La mentalité selon laquelle une femme doit être exploitée comme si elle était une marchandise à user et puis à jeter est pathologique. C’est une maladie de l’humanité, une façon erronée de penser à la société. Libérer ces pauvres esclaves est un geste de miséricorde et un devoir pour tous les hommes de bonne volonté. Leur cri de douleur ne peut laisser indifférents ni les individus ni les institutions. Personne ne doit détourner le regard ou se laver les mains du sang innocent qui est versé dans les rues du monde.

Cité du Vatican, 9 juillet 2019

François

JUILLET 29, 2019 17:18

ANNE KURIANPAPE FRANÇOIS

 

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Le Pape François aux Missionnaires d’Afrique, sœurs, pères et frères

1902-SMNDA avec le PapeDISCOURS DU PAPE FRANÇOIS

À LA SOCIÉTÉ DES MISSIONNAIRES D’AFRIQUE ET
À LA CONGRÉGATION DES S
ŒURS MISSIONNAIRES DE NOTRE DAME D’AFRIQUE

Salle Clémentine
Vendredi 8 février 2019

[Multimédia]

Chers frères et sœurs,

C’est avec une grande joie que je vous accueille dans le cadre de la célébration du 150ème anniversaire de la fondation de la Société des Missionnaires d’Afrique et de la Congrégation des Sœurs Missionnaires de Notre Dame d’Afrique. En remerciant vos Supérieurs généraux pour les paroles qu’ils m’ont adressées, je veux vous exprimer mon cordial salut et ma proximité spirituelle, ainsi qu’à travers vous, à tous les membres de vos Instituts, présents en Afrique et dans d’autres régions du monde. Merci à vous, pour le service de la mission de l’Eglise, vécu avec passion et générosité, dans la fidélité aux intuitions évangéliques de votre fondateur commun, le Cardinal Lavigerie.

Au cours des trois dernières années, vous vous êtes préparés à célébrer ce jubilé. Comme membres de la grande « famille Lavigerie », vous êtes revenus à vos racines, vous avez regardé votre histoire avec reconnaissance, pour vous donner les moyens de vivre votre engagement présent avec une passion renouvelée de l’Évangile, et pour être des semeurs d’espérance. Avec vous, je rends grâce à Dieu, non seulement pour les dons qu’il a faits à son Église à travers vos Instituts, mais aussi et surtout, pour la fidélité de son amour que vous célébrez avec ce jubilé. Que cette année jubilaire fortifie en vous l’assurance que « Dieu est fidèle, lui qui vous a appelés à vivre en communion avec son Fils, Jésus-Christ notre Seigneur » (1Co 1,9). Que votre consécration, votre ministère puissent ainsi manifester concrètement, dans votre vie fraternelle et dans vos différents engagements, la fidélité de l’amour de Dieu et sa proximité, pour semer l’espérance dans le cœur de ceux qui sont blessés, éprouvés, découragés, et qui se sentent si souvent abandonnés.

Chers amis, vous le savez : quand Mgr Lavigerie, alors archevêque d’Alger, a été conduit par l’Esprit à fonder la Société des Missionnaires d’Afrique, puis la Congrégation des Sœurs Missionnaires, il avait dans le cœur la passion de l’Evangile et le désir qu’il soit annoncé à tous, en se faisant « tout à tous » (cf. 1Co 9,22). Pour cette raison, vos racines sont marquées par la Mission ad extra ; c’est dans votre ADN. Ainsi, à la suite de votre fondateur, votre préoccupation première, votre sainte inquiétude, « c’est que tant de nos frères vivent sans la force, la lumière et la consolation de l’amitié de Jésus-Christ, sans une communauté de foi qui les accueille, sans un horizon de sens et de vie » (Exhortation apostolique Evangelii gaudium, n.49). Mais, à la lumière du chemin jusqu’à maintenant parcouru depuis votre fondation, vous savez que l’annonce de l’Évangile n’est pas synonyme de prosélytisme ; elle est cette dynamique qui conduit à se faire proche des autres, pour partager avec eux le don reçu, la rencontre d’amour qui a changé votre vie et qui vous a conduits à choisir de consacrer votre vie au Seigneur Jésus, Evangile pour la vie et le salut du monde. C’est toujours avec lui, par lui et en lui que se vit la mission. Alors, je vous encourage à garder votre regard fixé sur Jésus-Christ, pour ne jamais oublier que le véritable missionnaire est d’abord un disciple. Ayez à cœur de cultiver ce lien particulier qui vous unit au Seigneur, par l’écoute de sa Parole, la célébration des Sacrements et le service du frère, pour que vos paroles et vos actes manifestent sa présence, son amour miséricordieux, sa compassion à ceux auprès de qui l’Esprit vous envoie et vous conduit. Que la célébration de votre jubilé vous aide ainsi à devenir des « nomades pour l’Évangile », des hommes et des femmes qui n’ont pas peur d’aller dans les déserts de ce monde et de chercher ensemble les moyens de conduire leurs frères humains jusqu’à cette oasis qu’est le Seigneur, pour que l’eau vive de son amour apaise toutes leurs soifs.

Que cette année jubilaire contribue aussi à développer les liens fraternels entre vous, parce que l’annonce de l’Évangile ne peut se vivre qu’au prix d’une véritable communion missionnaire. Avec la force de l’Esprit Saint, soyez les témoins de cette espérance qui ne déçoit pas (Cf. Rm 5,5), malgré les difficultés. Dans la fidélité à vos racines, n’ayez pas peur de vous risquer sur les chemins de la mission, pour témoigner que « Dieu est toujours une nouveauté, qui nous pousse à partir sans relâche et à nous déplacer pour aller au-delà de ce qui est connu, vers les périphéries et les frontières » (Exhortation apostolique Gaudete et exsultate, n.135). Que l’Esprit Saint fasse de vous des constructeurs de ponts entre les hommes. Là où le Seigneur vous a envoyés, contribuez à faire grandir une culture de la rencontre ; continuez à être les serviteurs d’un dialogue qui, tout en respectant les différences, sait s’enrichir de la différence des autres. Et je vous remercie en particulier pour le travail que vous avez déjà accompli au service du dialogue avec l’Islam, avec nos sœurs et nos frères musulmans. Par le style et la simplicité de votre mode de vie, vous manifestez aussi la nécessité de prendre soin de notre maison commune, la terre. Enfin, dans le sillage du Cardinal Lavigerie, soyez des semeurs d’espérance, en luttant contre toutes les formes actuelles d’esclavage. Cherchez toujours à vous faire proches des petits et des pauvres, de celles et ceux qui attendent, aux périphéries de nos sociétés, d’être reconnus dans leur dignité, d’être accueillis, protégés, relevés, accompagnés, promus et intégrés.

Avec cette espérance, en vous confiant au Seigneur, par l’intercession de la Vierge Marie, Notre Dame d’Afrique, je vous donne la Bénédiction apostolique, ainsi qu’à tous les membres de vos communautés, et j’appelle les bénédictions de Dieu sur celles et ceux dont vous partagez la vie, là où le Seigneur vous a envoyés. Et, s’il vous plaît, n’oubliez pas de prier pour moi. Merci.

© Copyright – Libreria Editrice Vaticana

 

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La feuille de route du Saint-Siège contre la traite humaine

La section « migrants et réfugiés » du dicastère pour le développement humain intégral a présenté deux documents importants qui résument la ligne de conduite du Saint-Siège pour lutter contre toutes les formes de trafic. Le premier document d’une quarantaine de pages donne des lignes d’action pratique. Le second est un volume des prises de parole du Pape François sur la thématique des migrations ainsi que l’exploitation des plus vulnérables.

Olivier Bonnel-Cité du Vatican 

Parmi les deux documents présentés ce jeudi dans la salle de presse du Saint-Siège, figurent «Les orientations pastorales sur la traite des personnes», document de 36 pages, explicitement consacré au trafic humain et aux moyens de le combattre et un volume de textes du Pape François intitulé «Lumières sur les chemins de l’Espérance» qui recense toutes les prises de paroles du Souverain Pontife sur la thématique des migrants, discours, homélies ou appels lors des Angélus.

Le premier document analyse d’abord les causes de la traite humaine, les moyens de la reconnaître, ses différentes expressions, que ce soit dans le monde économique ou dans les migrations et les réponses que préconise l’Église pour combattre ce fléau.

La lutte contre la traite des personnes est un thème cher au Pape François, explique ce document, qui rappelle notamment le discours du Saint-Père devant les Nations-Unies le 25 septembre 2015 au cours duquel il affirmait que «la traite des êtres humains, commerce d’organes et de tissus humains, d’exploitation sexuelle d’enfants, de travail esclave – y compris la prostitution» ne peut se combattre seulement par «des engagements assumés solennellement».

1           Marchandisation du monde

Par conséquent, ces orientations pastorales ont pour objectif de proposer une clé de lecture de la traite et une compréhension de ce mal afin d’y lutter contre de manière durable. Ce document est le fruit de la section « migrants et réfugiés » du dicastère pour le développement humain intégral qui a duré deux ans. Sa mission, rappelle le document, est de fournir de l’aide aux évêques qui sont confrontés à la prise en charge des personnes victimes de traite tout comme ceux qui sont engagés dans l’accueil des migrants et réfugiés. Ce document de synthèse est désormais à disposition des Églises locales, paroisses et congrégations religieuses, mais aussi écoles et universités.

Parmi les causes mises en évidences pour expliquer la traite figure en particulier le phénomène de marchandisation et d’exploitation, qui n’épargne aucune région du monde. «Ils sont la manifestation de systèmes et de pratiques sociales, culturels et économiques immoraux» peut-on lire. «Notre monde connaît dans le même temps une croissance de l’individualisme et de l’égoïsme, attitudes qui tendent à considérer les autres dans une vision purement utilitariste»précise encore le document.

2           Changer la société

Si la société veut se débarrasser du fléau de la traite humaine, alors elle doit changer, souligne encore ce guide, qui note que chacun est invité à «simplifier ses besoins, contrôler ses propres habitudes et mettre un frein à ses appétits». Dans ce contexte, il est essentiel de protéger la dignité de la personne humaine en lui offrant de réelles opportunités de développement intégral.

Si l’on évoque beaucoup les «trafiquants» dans les débats publics, le document met aussi l’accent sur la nécessité d’identifier les «consommateurs», la «demande» qui est inséparable de «l’offre» pour reprendre des termes économiques. Ici, le document donne en exemple les multiples formes d’exploitations économiques comme les ouvriers agricoles ou encore la prostitution. Pour réduire cette «demande», il est donc nécessaire de renforcer la responsabilité et condamner toute la chaîne d’exploitation.

Dans ces orientations, le dicastère pour le développement humain intégral émet des suggestions pour répondre concrètement au fléau de la traite. Il invite par exemple les États à ne pas hésiter à criminaliser les clients de la prostitution. Ils devraient en outre promouvoir plus de campagnes de sensibilisation sur les conséquences pénales de la traite, que ce soit au niveau national ou international.

3           Des personnes invisibles

Mais derrière les préconisations, le document admet la difficulté de reconnaître les formes d’exploitation ou de traite. Pour la simple raison que les victimes sont pour la plupart du temps invisibles. C’est le cas notamment des enfants, mais aussi de nombreux jeunes, happés par les formes de harcèlement en ligne et pris dans les griffes de la réalité virtuelle. «Malheureusement les victimes sont souvent manipulées et piégées dans des schémas psychologiques qui ne leur permettent pas de fuir» regrettent les auteurs du document.

Le dicastère rappelle aussi l’importance d’éduquer les jeunes à vivre une sexualité responsable, où la fidélité dans le mariage est pour la vie, et à montrer un respect pour les autres dans l’utilisation d’internet. Les catholiques, poursuit le document «devraient s’engager personnellement» pour sensibiliser et éduquer les plus jeunes afin de combattre la traite de façon plus efficace.

4           Responsabilité des entrepreneurs catholiques

Dans son message aux dirigeants du Forum économique mondial du 23 janvier 2018, le Pape François expliquait que «les modèles économiques doivent respecter une éthique de développement intégral et durable, basé sur des valeurs qui mettent au centre la personne humaine et ses droits.» Le document du dicastère rappelle ici la doctrine sociale de l’Église sur le travail et les enseignements du Pape argentin en particulier, qui dénonce souvent «la culture du déchet» dans ses aspects économiques. Le guide met ainsi en garde contre la généralisation des biens produits «à bas coût», devenu modèle économique quasi-universel.

Il est ici mentionné la responsabilité des entreprises dans l’information des consommateurs et tout particulièrement des entrepreneurs catholiques «qui doivent mettre en pratique les enseignements de l’Église», en assurant des conditions de travail dignes à leurs employés.

5           Limiter les migrations forcées

L’accent est mis bien-sûr mis sur l’exploitation des migrants et réfugiés, souvent condamnés à des tâches ingrates, payés des salaires indignes et parfois victimes de violence d’employeurs peu scrupuleux. Le dicastère revient ainsi sur la nécessité de prévenir des migrations forcées qui arrachent de nombreuses personnes à leurs terres d’origine. «Pour éviter que les personnes tombent dans les mains de trafiquants, il faudrait garantir en premier lieu qu’elles ne soient pas obligées à quitter leur terre . La prévention la plus radicale est donc de leur assurer le droit de pouvoir rester sur leur lieu d’origine» peut-on lire.

Pour enrayer ces nombreuses formes de traite humaine, le Saint-Siège encourage donc une meilleure coopération internationale, un meilleur partage des informations entre les États. Des efforts sont enfin à mener à l’intérieur même de l’Eglise pour lutter plus efficacement contre la traite, comme une collaboration plus étroite entre les conférences épiscopales. Un effort est à faire enfin pour une meilleure prise en charge des victimes et une protection renforcée. Le dicastère plaide pour leur réinsertion réelle dans la société, en leur assignant par exemple les fonds séquestrés des trafiquants.

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Orientations pastorales sur la traite des personnes

La Section « migrants et réfugiés » du Dicastère pour le service du développement humain intégral a publié le document « Orientations pastorales sur la traite de personnes » (Pastoral Orientations on Human Trafficking). Il est le fruit d’un processus de consultation des Conférences épiscopales, des organisations catholiques et des congrégations religieuses. Il présente  des orientations pastorales pour comprendre, reconnaître, prévenir et vaincre le fléau du trafic de personnes, protéger les victimes et promouvoir la réhabilitation des survivants ». Lire le résumé du document en français.

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Veillée de prière 8 février 2019: Une lumière contre la Traite 

Proposition de Veillée de prière pour  des communautés,paroisses et groupes chrétiens, qui peut être enrichie de chants et de danses et être célébrée aussi à d’autres dates importantes comme par exemple le 30 juillet, journée mondiale de la dignité des victimes de la traite d’êtres humains.  Descendre le développement de la veillée.

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8 février 2019, Allumons une lumière contre la traite des personnes

Le 8 février 2019, nous allumons une lumière contre la traite des personnes afin de célébrer la 5e édition de la Journée mondiale de prière et de réflexion contre la traite des personnes dont le thème de cette année sera: « Ensemble contre la traite des
personnes ». Lire la Présentation de la Vème Journée mondiale de prière et  de sensibilisation contre la traite des êtres humains.

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8 février Journée de réflexion et prière contre la traite des êtres humains

Ste Bakhita

Chaque année l’Église célèbre le 8 février la fête de sainte Joséphine Bakhita qui a été canonisée le 1er octobre 2000  par Saint Jean-Paul II. Le même jour, l’Église célébré également  la journée mondiale contre la traite des êtres humains initiée en 2015 par le Pape François.

Au début de son Pontificat, le Pape François a dénoncé fortement le trafic contre les êtres humains. Il condamne ce phénomène en le qualifiant de crime contre l’humanité. Cette condamnation a été exprimée le 12 décembre 2013 par le Pape en ces paroles : « La traite des personnes est un crime contre l’humanité. Nous devons unir nos forces pour libérer victimes et arrêter ce crime de plus en plus agressif, menaçant, non seulement les personnes mais les valeurs fondamentales de la société et aussi la sécurité et la justice internationale, ainsi que l’économie, le tissu familial et la vie sociale elle même. » Il nous exhorte donc tous a le combattre et à redonner sens de la vie aux victimes. Le pape François désire que tous les hommes de tous pays et toutes origines prennent conscience de ce phénomène et il appelle en même temps à une véritable mobilisation contre ce fléau.

Objectifs de la Journée

La Journée mondiale contre la traite d’êtres humains vise à susciter une plus grande sensibilisation à ce phénomène et à réfléchir en même temps à la situation globale de violence et d’injustice concernant spécifiquement  des sans voix qui sont en quelque sorte des esclaves.

La Journée se propose aussi d’apporter des réponses à la forme moderne de la traite des êtres humains, par des actions concrètes.

A cet effet, nous sommes donc tous invités à mieux analyser la situation et à mobiliser les consciences. De la conscience à la prière, de la prière à la solidarité, de la solidarité à l’action, afin que la traite et toutes les nouvelles formes d’esclavage disparaissent.

Depuis de nombreuses années, l’Église catholique, et en particulier les congrégations religieuses féminines, travaillant sans cesse à la sensibilisation de ce phénomène criminel, pour prévenir la traite humaine, dénoncer les trafiquants et les exploiteurs, et surtout pour aider et protéger les victimes. Cette année, à l’occasion de la journée mondiale contre la traite, nous sommes tous invités  à unir nos forces, nos énergies pour prévenir la traite et pour garantir la  protection et l’assistance nécessaire aux victimes. Nous demandons aussi à chacun de prier pour la conversion des trafiquants et implorons tous les moyens nécessaires pour éradiquer ce fléau.

Prière : Ô Sainte Joséphine Bakhita, daignez venir en aide à tous ceux qui sont prisonniers de l’esclavage ; intercédez pour eux auprès du Père afin qu’ils soient libérés des chaines de leur captivité. Ceux que des hommes ont asservis, que Notre Seigneur les libère. Daignez réconforter les rescapés, et laissez-les vous regarder comme un modèle d’espérance et de foi ; venez-leur en aide afin qu’ils trouvent la guérison de leurs blessures. Ô Sainte Joséphine Bakhita, accordez-nous vos prières et votre intercession pour tous les opprimés.   Amen (Martinique.catholique.fr).

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« Prions pour l’accueil généreux des victimes de la traite des personnes » Pape François

« L’accueil généreux des victimes de la traite des personnes de la prostitution forcée et de la violence »  est l’intention du Pape François pour février 2019

« Ouvrons les yeux… les victimes de la traite sont nos frères »

C’est une intention chère au pape François qu’il confie aux catholiques ce mois de février 2019 dans la prière : « Prions pour l’accueil généreux des victimes de la traite des personnes, de la prostitution forcée et de la violence. »

Le titre du web magazine du Réseau Mondial de Prière du Pape – France est : « Ouvrons les yeux… les victimes de la traite sont nos frères ».

A la fin de son édito, le père Daniel Régent interpelle : « Sommes-nous devant une fatalité ? « La traite a toujours existé. Il serait étonnant qu’elle soit un jour éradiquée. » Penser ainsi serait capituler. La mort et la résurrection de Jésus révèlent la victoire de la vie. Les temps nouveaux sont commencés en nous et dans le monde. Notre prière pour l’intention que le pape nous propose ne sera pas un cri désespéré mais un appel confiant en la victoire de Celui qui a donné sa vie pour nous. Qu’en nous transformant, la prière nous dispose à l’action.

Nous n’oublierons pas le 8 février en la fête de sainte Bakhita, la journée mondiale de réflexion et de prière pour la traite des personnes… »

Ouvrons les yeux… les victimes de la traite sont nos frères

« Prions pour l’accueil généreux des victimes de la traite des personnes, de la prostitution forcée et de la violence. »

La traite des personnes commence là où un homme profite de la vulnérabilité de son voisin et organise un système lucratif ou de pouvoir au mépris de sa dignité. Après le trafic des armes et de la drogue, la traite des personnes est la troisième source financière occulte dans le monde. C’est dire l’ampleur du phénomène.

L’histoire de l’esclavage montre que la tentation d’y céder est forte au point que des théories philosophiques voire religieuses ont été élaborées pour permettre sa pratique au grand jour pendant des siècles. Des villes ont fait leur richesse de ce commerce. L’esclavage est aboli en droit ; sa pratique occulte actuelle se nomme traite. Organisée en système, elle existe dans le monde, pas seulement comme groupes mafieux. Certaines pratiques économiques s’apparentent à une sorte de traite. Le travail des enfants, les conditions indignes d’emploi, les risques pris avec la santé ou la vie des ouvriers, des clients ou des populations, etc. Le pillage de la nature que le pape dénonce également, s’inscrit dans cette perspective d’irrespect. Il concerne les générations futures et déjà la nôtre. Nous sentons alors davantage l’enjeu crucial de ces réalités interdépendantes.

Le pape ne dénonce pas d’abord les réseaux mafieux – il l’a fait dans d’autres occasions il se tourne vers les victimes et prie pour qu’elles puissent être accueillies avec générosité. En tombant dans des griffes sans pitié, des personnes ont été et sont brisées. Si elles échappent, la peur d’être reprises ou mises à mort est là. Elles ont besoin d’un secours prudent et compétent.

La violence est partout. Qui n’a jamais été blessé ; qui n’a jamais été blessant ? C’est à partir de ce que nous avons pu éprouver comme agressé et agresseur, que nous pouvons entrer dans l’intention du pape. Allant plus loin, en nous invitant à nous tourner vers les victimes, il nous met du côté de ceux qui blessent, sans oublier la douleur d’avoir été blessés. Il nous empêche de nous identifier seulement aux victimes pour réclamer justice ou nourrir la haine. Il nous aide à nous tourner vers le Cœur du crucifié, où victimes et bourreaux ont une place.

« Madame, y m’traite ! » se plaint l’écolier à sa maîtresse. Peut-être même qu’apeuré ou menacé, il supportera les vexations en silence. Ce qui se passe dans le monde se vit aussi en petit dans la cour de l’école. Les ressorts sont semblables. « L’homme est un loup pour l’homme » ; « la raison du plus fort est toujours la meilleure ». Dictons et fables sont appris à l’école, mais celle-ci est faite pour apprendre un vivre ensemble respectueux.

Daniel Régent sj
Directeur national du Réseau de prière du pape en France

DANIEL REGENT SJ

PAPE FRANÇOIS

 

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Une Europe qui protège

La Commission appelle à poursuivre l’action menée pour éradiquer la traite des êtres humains

Photo de Pixabay

Commission européenne – Communiqué de presse

Bruxelles, le 4 décembre 2018

La Commission européenne présente aujourd’hui son deuxième rapport sur les progrès réalisés dans la lutte contre la traite des êtres humains.

Dressant le bilan des mesures prises depuis 2015, le rapport met en lumière les principales tendances de la traite des êtres humains et passe en revue les défis que l’UE et les États membres doivent encore relever en priorité.

M. Dimitris Avramopoulos, commissaire pour la migration, les affaires intérieures et la citoyenneté, a déclaré: «Le rapport présenté aujourd’hui montre que ce n’est qu’en travaillant ensemble que nous pourrons protéger les victimes et, à terme, enrayer la traite des êtres humains. Des progrès ont été réalisés dans certains domaines, mais il est impératif de mettre fin à la culture de l’impunité dont bénéficient les auteurs d’infractions et de mauvais traitements. Les informations détaillées sur les pratiques nationales et transnationales figurant dans le rapport publié aujourd’hui montrent la voie à suivre, et la Commission se tient prête à soutenir cette action de quelque manière que ce soit».

La coordinatrice européenne de la lutte contre la traite des êtres humains, Mme Myria Vassiliadou, a, quant à elle, déclaré: «Les conclusions de ce deuxième rapport sont à la fois encourageantes et préoccupantes. De nombreux progrès ont été réalisés mais notre objectif ultime doit rester l’éradication de ce crime; nous le devons aux victimes. Nous disposons, au niveau de l’UE, d’une panoplie d’outils riche et pleinement opérationnelle afin de garantir qu’aucune victime ne reste invisible».

Il ressort du rapport que 20 532 femmes, hommes et enfants ont été enregistrés comme victimes de la traite des êtres humains dans l’Union en 2015-2016. Toutefois, il est probable que le chiffre réel soit nettement plus élevé car de nombreuses victimes ne sont pas identifiées. Les femmes et les filles restent les plus exposées à ce trafic (68 %) et les enfants représentent 23 % des victimes enregistrées. L’exploitation sexuelle demeure la forme la plus répandue de traite des êtres humains (56 % des victimes), suivie de l’exploitation par le travail (26 % des victimes). Le taux de poursuites et de condamnations des auteurs est faible: 5 979 poursuites et 2 927 condamnations ont été signalées, dont seulement 18 condamnations concernant des personnes ayant utilisé sciemment les services fournis par des victimes. Le rapport souligne également que la traite augmente au sein des États membres et qu’elle cible davantage les jeunes et les personnes handicapées. Il relève en outre l’utilisation de l’internet et des réseaux sociaux pour recruter des victimes et le risque accru de traite dans le contexte de la migration.

En dépit de certaines améliorations, notamment en ce qui concerne la coopération transfrontalière (comme en témoignent les efforts déployés conjointement par Europol et Eurojust), le phénomène est en constante évolution. C’est pourquoi la Commission a défini un certain nombre de domaines prioritaires sur lesquels les États membres sont invités à centrer leurs efforts en vue de lutter efficacement contre la traite des êtres humains.

  •  Améliorer la collecte des données: les États membres doivent améliorer la consignation et l’enregistrement des données, s’agissant notamment des informations sur le sexe, l’âge, la forme d’exploitation, la nationalité des victimes et des auteurs, ainsi que sur le type d’assistance et de protection;
  • Lutter contre la culture de l’impunité: des règles de l’UE permettent d’ores et déjà d’incriminer les personnes qui utilisent sciemment les services fournis par les victimes de la traite et la Commission encourage les États membres à mettre en œuvre ces dispositions dans leur ordre juridique interne;
  • Promouvoir une réponse coordonnée: les États membres doivent continuer de renforcer la coopération transnationale en matière répressive et judiciaire, tout en promouvant la coopération avec les pays non-membres de l’UE;
  • Garantir l’accès des victimes à la justice: les États membres sont encouragés à donner effet à la législation nationale en veillant à ce que des outils soient mis en place pour identifier rapidement les victimes, leur permettre d’obtenir une indemnisation et promouvoir la formation appropriée et le renforcement des capacités des professionnels concernés.

Depuis la publication du premier rapport d’avancement, la Commission a pris de nombreuses initiatives pour lutter contre la traite des êtres humains et continuera de seconder les États membres dans leurs efforts, tant par une aide financière que par des mesures opérationnelles.

Contexte

La traite des êtres humains, qui constitue une violation des droits fondamentaux, est expressément interdite par la Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne. La directive de l’UE concernant la lutte contre la traite des êtres humains, adoptée en 2011, a retenu dans ce domaine une approche axée sur la victime, tenant compte des spécificités liées au sexe et attentive aux besoins des enfants, et a instauré des mesures énergiques de protection, d’assistance et d’aide en faveur des victimes, ainsi qu’en matière de prévention et de poursuites des infractions. Conformément à la directive, les États membres font rapport au coordinateur européen de la lutte contre la traite des êtres humains, qui contribue à son tour au compte rendu réalisé tous les deux ans par la Commission sur les progrès effectués dans ce domaine.

Le 4 décembre 2017, la Commission a publié une communication dans laquelle elle expose ses priorités dans la lutte contre la traite des êtres humains. Le rapport présenté aujourd’hui fait le point sur les mesures adoptées en application de cette communication, et ses conclusions seront prises en compte dans la mise en œuvre future de la communication. Il comprend également une mise à jour concernant l’application des règles de l’UE sur les titres de séjour délivrés aux victimes de la traite des êtres humains (directive 2004/81/CE).

Pour en savoir plus

Deuxième rapport de la Commission sur les progrès réalisés dans la lutte contre la traite des êtres humains (2018)

Document de travail des services de la Commission

Étude: Collecte de données sur la traite des êtres humains dans l’UE

Site web de la Commission: Ensemble contre la traite des êtres humains

 

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Mois de réflexion et prière pour mettre fin à la Traite des Êtres Humains

Prière quotidienne du 11 janvier au 8 février pour mettre fin à la Traite des êtres humains dans le monde, afin de nous préparer à la célébration de Ste Bakhita, et la Journée  de réflexion et prière sur la traite. Chaque jour nous prierons pour un aspect différent de la traite et surtout pour transformer le cœur de ceux qui sont la cause de ce crime et pour donner du courage aux victimes pour qu’elles puissent se mettre debout.
190111-1902082-réflexion et prière pour mettre fin à la traite des Êtres humains

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